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Maroc et Amérique :Politique et diplomatie
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31 décembre 2007

LA DIMENSION SPIRITUELLE DU PEUPLE JUIF ET LA PERENNITE DE L’ETAT D’ISRAEL

LA DIMENSION SPIRITUELLE DU PEUPLE JUIF ET LA PERENNITE DE L’ETAT D’ISRAEL

Dans un monde matérialiste, la foi et le degré de proximité avec le Ciel, ne sont pas des sujets qui occupent ou suscitent un intérêt particulier. Ils méritent néanmoins, qu’on y prête quelque attention.

Pour les personnes pieuses, le monde se comprend grâce aux lois divines qui le régissent et dans la vie quotidienne, chaque instant se construit dans une relation spirituelle privilégiée comme rythmée par le souffle de D-ieu. En revanche, pour les personnes athées, le fonctionnement de l’univers s’appréhende au moyen de règles qui trouvent leur source dans le bon sens ou les nécessités contingentes et les évènements qui se produisent, ne sont que le fruit du hasard.

Entre ces extrémités, le degré de spiritualité et le mode d’appréhension du divin sont des données éminemment variables d’un individu à l’autre.

Dans le cas spécifique d’Israël, les hommes politiques devraient veiller à ne pas négliger la dimension transcendantale de l’univers et la nature spécifique du peuple juif. En effet, si une partie de la population juive s’est toujours opposée à l’existence de l’Etat d’Israël (I), la pérennité d’Israël exige certainement des responsables politiques israéliens, qu’ils acceptent expressément la promesse au regard de la terre, que D-ieu a faite à son peuple (II).


I. LE REFUS JUIF DU DROIT A L’EXISTENCE DE L’ETAT D’ISRAEL

Le peuple juif n’existe qu’en raison d’un choix Céleste tout à fait particulier et sa réinstallation récente en Israël s’inscrit dans le cadre d’une anticipation de prévisions Bibliques. Néanmoins, certains membres de la communauté juive ont toujours estimé que le peuple juif ne disposait pas du droit de vivre en Eretz Israël.

A l’origine, l’antisionisme juif était incarné par un courant religieux et théologique qui déniait tout droit au Peuple juif d’exister tant qu’Etat juif (1°). Désormais, l’antisionisme juif s’exprime politiquement à travers des choix qui compromettent la pérennisation d’Israël en tant qu’Etat juif (2°).


1°)  Les formes originaires de l’antisionisme juif : l’antisionisme théologique et religieux

Au XIX° siècle, la population juive de Palestine étaient hostile au caractère laïc, politique et moderne du sionisme et s’est marginalisée des vagues d’immigration. Le Yichouv historique a même lutté contre l’émigration des juifs considérés comme des envahisseurs de la Terre sainte.

Pour la population juive locale, la destruction de l’Etat juif de l’antiquité était le résultat d’une punition divine et le sionisme devait être condamné car visant à contourner les prévisions Bibliques et notamment le rétablissement du Royaume d’Israël par l’arrivée du Messie.

Les condamnations étaient très sévères dans le quartier historique des religieux traditionalistes de Méa Shearim où les sionistes se voyaient reprochés de détourner les juifs du judaïsme et de corrompre leurs âmes.

Plus tard, le mouvement orthodoxe « Agoudat Israël » (fondé en 1921) a refusé tout contact avec le Conseil National Juif des sionistes et a assuré au roi Hussein que les relations cordiales et fraternelles seraient poursuivies avec les différents peuples de la région.

Ce n’est qu’à partir des années 30, suite aux exactions perpétrées contre les juifs en Europe, que les mouvements orthodoxes ont assoupli leur position à l’égard du sionisme et se sont finalement ralliés aux thèses sionistes, même si, de leur coté, les ultras orthodoxes adoptaient une position plus nuancée.

Il n’en demeure pas moins qu’en dépit de se ralliement, l’Etat d’Israël a pris en considération l’opposition historique des haredim au projet sioniste et, lors de la création de l’Etat en 1948, la communauté orthodoxe a été dispensée du service militaire.

Aujourd’hui, il n’existe plus d’opposition fondamentale des orthodoxes au projet sionistes hormis quelques courant marginaux tel le courant « Neturei Karta » issu de la scission du mouvement « Agoudat Israël » (survenu en 1938), qui refuse toujours le projet sioniste qu’il considère contraire à la loi juive, et cette position lui a valu le statut « d’invité d’honneur » lors la conférence sur la Shoah organisée par AHMADINEJAD le 12 décembre 2006 à Téhéran.


2°)  L’antisionisme moderne ou politique et laïc

Plus récemment, l’antisionisme juif s’exprime de manière politique à travers des thèses inspirées de l’athéisme d’une partie de la population juive qui ne se reconnaît pas dans le message religieux et qui envisage des modes d’organisation de la société propre à faire disparaître la spécificité juive.

Pour les communistes et les socialistes juifs, le principe d’égalité entre les peuples est de nature à empêcher la persécution des juifs et pour le courant libéral, ce résultat peut être obtenu grâce à l’assimilation des juifs au sein des nations démocratiques.

En Europe, ces thèmes sont relayés par les organisations telles les Juifs Européens pour une paix juste, l’union Juive française pour la paix, l’Union des progressifs juifs de Belgique ou encore Jews for justice for Palestinians (au Royaume-Uni).

En Israël, ces idées sont développées par la gauche révolutionnaire israélienne (Matzpen), les intellectuels de l’appel Olga tel Michel Warschawski (qui appelle à l’établissement d’un Etat binational) ou encore certains hommes politiques ou historiens qui critiquent les lois fondamentales qui favorisent l’immigration des juifs en Israël (Ilan Pappe ou Meron Benvenisti).

Pour ces penseurs politiques « athées », il n’est pas de référent transcendantal pour ce qu’il en est de la compréhension du monde et les équilibres naturels peuvent être trouvés sans intervention divine.

En l’occurrence, si D-ieu n’existe pas, il ne peut avoir promis la terre d’Israël à son peuple. Aussi, l’émigration des juifs en terre d’Israël est tout à fait absurde et l’extension des implantations juives dans les territoires de Judée Samarie, parfaitement aberrante.

En réalité, l’antisionisme de ces théoriciens, est une forme de combat mystique spécifique car pour eux, si l’Etat d’Israël devait disparaître, un pas serait franchi dans l’administration de la preuve selon laquelle D-ieu n’existe pas.

C’est la raison pour laquelle le militantisme de leurs adeptes prend la forme de manifestations près de la clôture de sécurité ou d’opposition violente à son édification car ce qui importe, c’est d’empêcher le peuple juif de se protéger des agressions terroristes pour le fragiliser.

Il semblerait que l’Etat d’Israël se retrouve aujourd’hui à la croisée des chemins et soit tenu de faire des choix cruciaux quant à sa nature spécifique.



II. L’ACCEPTATION EXPRESSE PAR LES RESPONSABLES POLITIQUES DE LA PROMESSE DIVINE FAITE AU PEUPLE JUIF


Si D-ieu a promis la terre à son Peuple, les responsables politiques se doivent d’aménager les institutions de l’Etat hébreu pour faire d’Israël l’Etat de tous les juifs (1°). L’occasion serait alors donnée à la communauté juive mondiale de pourvoir le plus largement possible aux difficultés économiques des israéliens vivant sous le seuil de pauvreté (2°).


1°)  Israël, Etat de tous les juifs

En 1896, lorsque Herzl a publié « Der Judenstaadt » (l’Etat Juif ou l’Etat des Juifs selon la formulation allemande), le but était de régler le phénomène de l’antisémitisme au moyen d’une souveraineté juive dans un foyer accueillant le Peuple Juif. L’année suivante Herzl présidait le premier congrès sioniste, fondait l’hebdomadaire sioniste « die Welt » et entreprenait la rédaction « d’une charte du peuplement juif dans le pays d’Israël ».

Aujourd’hui, le pays d’Israël existe, juif, laïc et démocratique et n’est plus simplement une terre promise mais bien une réalité politique et un possible refuge, asile ou sanctuaire pour les juifs du monde si un pays élaborait une loi ségrégationniste ou prônait leur extermination.

Le problème se pose donc de savoir s’il convient de sacrifier Israël sur l’autel des principes démocratiques et d’accepter de disparaître au profit de personnes qui refusent précisément la règle démocratique.

Ainsi, peut-être était-il prématuré de nommer Raleb Majadelah (le 11 janvier 2006) en qualité de ministre alors qu’il n’est pas certain (selon un principe de réciprocité) que l’Autorité Palestinienne autorise la nomination d’un Ministre juif dans le fonctionnement des institutions palestiniennes.

Pour leur part, les députés arabes de la Knesset continuent d’agir contrairement aux intérêts supérieurs de la nation juive comme le député arabe Mohamed Barakhe qui s’est présente comme membre du peuple palestinien lorsqu’il a rendu visite à Marwan Barghouti (qui lui a confie le 11 janvier 2006 revendiquer un Etat palestinien dans les frontières de 67, Jérusalem et le retour des réfugiés) ou encore Ahmed Tibi qui s’est rendu le 11 janvier 2007 à Ramallah pour le 42° anniversaire du Fatah à l’occasion duquel il a appelé le peuple palestinien à poursuivre la lutte armée contre Israël.

La loi fondamentale du 12 février 1958 oblige les députés à faire allégeance à Israël (art 15) et prévoit le retrait des prérogatives attachées à la fonction ou s’ils ne se libèrent d’une autre allégeance (art 16A).

Alors le temps est peut-être donc venu de sanctionner ce défaut d’allégeance de tous ceux qui oeuvrent à la destruction de l’Etat juif comme prélude à leur expulsion du pays et de faire définitivement d’Israël l’Etat de tous les juifs.

Il suffit pour ce faire d’accorder aux juifs du monde qui le souhaitent, la nationalité israélienne alors même qu’ils n’entendent pas faire leur Alya et de réserver à la seule nation juive, le contrôle politique de l’Etat d’Israël.

L’aménagement de telles institutions consacrerait l’acceptation par le Peuple juif de la promesse divine qui lui a été faite sans pour autant priver les ressortissants non juifs des prérogatives que leur accorde l’Etat démocratique.


2°)  La contribution de la communauté juive mondiale

La situation économique en Israël est pour le moins contrastée : bien que le taux de croissance soit très élevé et que les entreprises réalisent des bénéfices substantiels, tous ne profitent pas de l’embellie économique.

La société israélienne comprend une population indigente qui grandit d’année en année et une proportion alarmante d’enfants vivant sous le seuil de pauvreté.

Les membres de la population juive de diaspora qui sollicitent le bénéfice de la nationalité israélienne pourraient pourvoir aux difficultés économiques des personnes israéliennes vivant sous le seuil de pauvreté soit financièrement, soit dans le cadre de période passée bénévolement en Israël.

Dans ce cadre, le peuple juif obéirait à une injonction divine qui lui est faite de « donner », indépendamment de la situation financière ou même de l’intention de donner, et ce, dans une perspective de justice et de droiture.

Ainsi, dans le deutéronome (15, 7-8) on trouve : « S'il y a chez toi quelque indigent d'entre tes frères, dans l'une de tes portes, au pays que l'Éternel, ton Dieu, te donne, tu n'endurciras point ton cœur et tu ne fermeras point ta main devant ton frère indigent. Mais tu lui ouvriras ta main, et tu lui prêteras de quoi pourvoir à ses besoins ». D’ailleurs cette obligation l’est « a seule fin qu’il n’y ait pas d’indigent chez toi » (15,4) même si la pauvreté semble une être une fatalité puisqu’il est dit : « il ne manquera pas d’indigent au sein du pays » (15-11).

On peut citer de la même manière le lévitique (19,9-10) « Quand vous ferez la moisson dans votre pays, tu laisseras un coin de ton champ sans le moissonner, et tu ne ramasseras pas ce qui reste à glaner. Tu ne cueilleras pas non plus les grappes restées dans ta vigne, et tu ne ramasseras pas les grains qui en seront tombés. Tu abandonneras cela au pauvre et à l'étranger. Je suis l'Éternel, votre Dieu ».

Notons par ailleurs que dans la Loi, il existe des critère de priorité pour l’allocation des dons de charité : les personnes pauvres de la communauté ont la priorité sur les personnes pauvres des autres communauté et les personnes pauvres vivant en Israël ont la priorité sur les personnes pauvres des autres pays.

Ainsi, il pourrait donc être mis en place des associations chargées de recueillir les dons des nouveaux israéliens, à charge pour elles de les redistribuer en fonction de critères à définir ou organiser des périodes de bénévolat en Israël pour les israéliens peu fortunés.

Alors, après la Techouva, et la Tsédaka, il ne resterait que la prière pour être tout à fait pardonné des pêchés.

L'ANALYSE POLITIQUE

Maître Bertrand RAMAS-MUHLBACH

recopié et retransmis par:

moulay abdellah bouskraoui

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